Au jardin, on est un peu d'humeur massacrante après ces quatre semaines de pluie et plus de 200 mm, mais les sourires et l'envie de bosser reviennent avec le soleil. Le tracteur retente quelques incursions timides dans les champs, et bientôt, si le ciel ne nous tombe pas à nouveau sur la tête ce week-end, on va pouvoir planter courgettes, courges, céleris, haricots, basilic, laitues, patates douces, avec une, deux ou trois semaines de retard. Par chance, la grêle qui s'est abattue sur une partie de la ville mercredi passé a épargné nos champs.

Ajouté à cela le temps frais pour la saison et le manque de soleil, tout pousse au ralenti, la mauvaise herbe tout comme les légumes. Et pour combler le tout, les clients désertent le marché, attirés par les soleils artificiels des supermarchés, là ou ils peuvent, à l'abri de la pluie, tâter du légume de leurs doigts moite de gel hydroalcoolique, chose toujours interdite sur les marchés de plein air.

Bref, rien d'exceptionnel, voici quelques années déjà, qu'on oscille entre longue période de sec et pluie sans fin. Hiver doux, printemps frais et canicule l'été, quand ce n'est pas l'inverse. Y'a plus de saison et faudra apprendre à faire avec, paraît-il. Mais on vous livre envers et contre tout: la dose de carottes nouvelles, de la grosse, de la tordue, de la petite et de la j'en passe. Des navets (les derniers avant l'hiver, pleurez braves gens) qui péclotent dans le champ et qui se réjouissent de faire du toboggan dans votre oesophage (vous admirerez les fines dentelles limacieuses tricotées sur les feuilles). De la côte à tondre, on a choisi d'en mettre peu à tous plutôt que plus à certaines et pas du tout à d'aucune. C'est notre côté politique : répartition des richesses, abolition des privilèges, etc. Et pis des choux-fleurs, on en met pas plus, parce que y'en a plus, mais y sont pas moches pour un chou. Profitez, c'est les premiers et les derniers jusqu'à novembre. Et sur le dessus du panier, un peu de laitue, qui pousse pas ben vite et qu'aimerait certainement bien que la barre dépasse plus souvent les 20 degrés pour enfin déborder du cornet.

Zut de flûte, on allait oublier : on manque sacrément de personnes ayant un engin motorisé muni d'un coffre et de quatre roues capable d'accueillir une quarantaine de cornets un jeudi après-midi en échange d'une croix dans le classeur des demi-journées. Inscrivez-vous pour les livraisons, il y a de la place à volonté dès la semaine pro et tout le mois de juin et même en juillet et après aussi !

Et à propos de choux-fleurs, les nôtres sont de la variété Goodman, une des très rares variétés non hybride F1 et non CMS. La CMS c'est la stérilité mâle cytoplasmique qui rend par conséquent stériles les fleurs mâles en laissant fertiles les fleurs femelles, simplifiant ainsi les croisement intervariétaux nécessaire à la création d'hybride F1. Le hic c'est que le gêne CMS provient du radis qui appartient à une autre espèce que le choux-fleur. Par conséquent les choux-fleurs F1, qui représentent la quasi totalité de ces légumes disponibles sur les étals, sont techniquement des OGM. Biosuisse s'en est rendu compte voici quelques années et aimerait bien les interdire, mais il faudrait avant cela rendre à nouveau disponible des variétés non CMS qui ont disparues.

On vous a perdu ? Pas grave, vous en apprendrez plus en allant voir la toute jeune exposition SEMENCIERS, SEMENCIERES créée par les Jardins de Cocagne-Sud et Semences de Pays (carte postale en annexe pour plus de détails).

Des bisous des jardins, à la ciao

 

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