Salut, salut!
Hier il pleuvait, aujourd'hui il pleut, et ça a pas l'aire de s’arrêter les prochains jours. La température a chuté et nous avons rallumé le poel dans la cuisine. Mais pour vous remonter le morale nous vous avons donc concocté un beau panier d'entre saisons qui conviendra autant aux nostalgiques de l’été qu'aux poètes d'automnes.
Cette fois ça y est, c'est la fin des haricots, on a vidé les concombres des tunnels et les courgettes refusent de pousser. Mais il subsiste encore quelques fragments estivaux: Tomates et poivrons! Les aubergines sont si lentes a mûrir qu'on ne les livre qu'une semaine sur deux.
Coté automne, des oignons, des courges, des colraves, de la cote de bettes et des laitues courageusement récoltées sous la pluie hier.
Un petit mot encore sur les patates que vous recevez: Oui en effet elles sont pas jolies. Et en plus y'en a pas beaucoup. Alors faut les chérir!
Mais pourquoi ces patates-pas-exemplaires-du-tout? Cette année on a fait face à une sécheresse assez impressionnante. Celle-ci est tombée vraiment au mauvais moment pour nos pommes de terres, celui ou elles devaient faire gonfler leur petits tubercules délicieux. Et faut encore les partager avec les taupins, (petits vers dévastateurs des racines, pour celleux à qui on en a pas encore rabattu les oreilles) qui ont allègrement creusé dedans pour y chercher à boire. Du coup elles ne vont pas se conserver longtemps, alors on va les livrer vite. Heureusement on avait aussi une parcelle de pommes de terre irriguée, donc certaines vont mieux, mais elles viendront dans les sacs après noël. Patience!
On a aussi été super content.x.te.s ce week-end d’accueillir, au jardin de Drize, une bande de maraîchèr.e.x.s d'Allemagne qui vient de finir une formation autogérée en maraîchage. Iels sont venu.e.x.s voir nos jardins, nos machines autoconstruites, sont allés visiter semences de Pays, ont discuté du projet Tournerêve avec Patrice et Reto. On a aussi eu plein de temps pour échanger -entre autre- sur nos pratiques agricoles et sur les défis à relever dans l'agriculture face au changement climatique. Tout cela accompagné de petits coups à boire et de délicieux repas.
Ah et petite demande pour vous: Est-ce que vous pourriez vérifier sur ma cocagne si les demis journées que vous avez effectuées y sont bien notées? Sinon n'hésitez pas a le signaler à l'administration, on est en train de les comptabiliser.
Aller, à tout bientôt !
Vos Jardinier.e.x.s toustex mouillé.e.x.s
À Cocagne nous essayons de privilégier l'autonomie et les circuits courts qui nous semblent essentiels pour une agriculture durable et souveraine. C'est pour cela que nous avons appris à construire ensemble une partie de nos machines de travail du sol grâce à l'atelier paysan ou que nous élaborons nos purins de consoude, ortie et compagnie. Nous prenons aussi soin de sélectionner et multiplier nombre de nos semences afin de les resemer les années suivantes. C'est le cas de la plupart des fruits de vos paniers (aubergines, tomates, concombres, courgettes, poivrons, courges), mais aussi certaines de vos laitues et chicorées, du huakatay, du shiso, des fleurs. C'est un processus plus ou moins contraignant, selon les légumes, en terme de temps de culture jusqu’à la graine, de la surface utilisée, de soins apportés à la culture, de la quantité de graines produites par plant et de la stabilité de la variété.
Les autres graines que nous semons proviennent de semenciers comme Sativa ou Zollinger qui sont de grandes structures parfois éloignées géographiquement, ainsi que Semence de pays.
Depuis 2018, des semencier.e.xs romands ont voulu créer une nouvelle association de sélection et multiplication de semences légumières sous un modèle contractuel. Cela signifie que les structures maraîchères membres s'engagent à prendre un abonnement, à acheter une certaine quantité de graines afin que les semencier.e.x.s sachent à l'avance combien iels vont devoir produire et combien iels pourront écouler. C'est la garantie d'un revenu stable pour iels malgré les aléas de la production. C'est ce qu'on appelle le partage des risques.
À Cocagne, cela fonctionne sous le même modèle. Les coopérateuricexs s'engagent à payer un sac de légumes à l'année afin que les producteuricexs de légumes puissent avoir un revenu fixe malgré la météo, les ravageurs, les maladies et donc le rendement qui fluctue.
Cette nouvelle association, nommée Court-circuit, se construit peu à peu au fil des rencontres, en collaboration entre les structures maraîchères et les semencier.e.xs afin de comprendre les besoins et attentes des uns et des autres. En effet, la sélection est locale et participative, la production se fait en réseau entre les membres. Le catalogue de semences grandit peu à peu au fil des ans. À Cocagne, le jardin de Drize à pris part depuis le début à ce projet de création de filière semencière biologique et Sezegnin est intéressé à rejoindre l'aventure aussi, afin de soutenir une production de graines qui soit rémunératrice pour nos semencier.e.xs.
Voici un exemple d'un des nombreux choix que vos jardinier.e.x.s preferé.e.x.s ont fait pour une agriculture plus juste de la graine à l'assiette !