L’agriculture contractuelle connaît des saisons difficiles depuis quelques années, selon les témoignages de plusieurs structures. Le modèle, vieux de quarante ans, est amené à évoluer.
Le Courrier, mardi 6 juin 2023, Maria Pineiro
Après des semaines sans une goutte, la pluie est revenue, puis le soleil et la douceur qui annoncent l’été. Des conditions propices aux envies de salades, ratatouilles et autres plats à base de légumes. Dans les champs, les maraîcher·ères s’activent sans pour autant être sûr·es que leur production trouvera preneur·euse une fois sortie de terre. C’est notamment le cas dans le domaine de l’agriculture contractuelle de proximité (ACP). Les structures qui proposent des abonnements annuels pour des paniers de légumes peinent à trouver suffisamment de consommateur·trices.
«La situation n’est pas dramatique, mais préoccupante», analyse Renate von Davier, membre du comité des Jardins de Cocagne. La structure, fondée en 1978, a longtemps croulé sous la demande. A tel point que les personnes intéressées devaient se placer sur liste d’attente avant de recevoir leur panier hebdomadaire de légumes cultivés dans le canton. Ce n’est plus le cas. «Depuis cinq ou six ans, il n’y a plus d’attente», confirme la responsable. La situation s’est même inversée, puisqu’aujourd’hui, les Jardins de Cocagne sont à la recherche de nouveaux et nouvelles membres.